Communiqué n°1 - mercredi 9/6/99 11h

De l'avis de tous les observateurs et des concurrents eux-mêmes, le plateau de ces 67èmes 24 heures du Mans est le plus beau jamais vu.
Aucun gros problème n'a perturbé les deux journées du pesage, sinon quelques averses lundi.
Suite au forfait d'une des Ferrari du team J.B., annoncé la semaine précédente, on pensait que la WR serait repêchée mais cela n'a pu être le cas, le pilote ayant qualifié cette voiture étant indisponible pour raisons médicales. C'est donc la seconde Porsche 911 GT2 du Roock Racing qui a complété la liste des 48 voitures.


LMP

BMW : Ce sont les BMW V12 LMR d'usine qui ont ouvert les hostilités lundi matin. Depuis les essais préqualificatifs, l'équipe Schnitzer a effectué des essais à Monza et Silverstone. On a poursuivi le développement dans les domaines aérodynamiques et mécaniques tout en essayant de rendre la voiture plus facile à conduire. Les pièces reliant l'aileron au capot arrière ont été renforcées. A noter que Winkelhock-Martini-Dalmas sont les seuls à bénéficier de la direction assistée : "C'est un choix, selon que l'on préfère privilégier le confort ou le feeling" expliquent les pilotes.
Les deux BMW officielles bénéficient d'un moteur 99, plus léger et plus puissant que celui des modèles 98, préparées par David Price. Les deux V12 LM98 sont engagées sous des bannières différentes. Le team japonais Go est déjà venu au Mans sous le nom de Lark Team, avec une McLaren. On note sur cette voiture la présence de l'ex-pilote CART Hiro Matsushita, héritier de la maison Panasonic.

AUDI : Les débuts d'Audi au Mans constituent l'événement de l'année. Directeur d'Audi Sport, Wolfgang Ullrich a réparti son effort sur deux catégories. Les deux Prototypes R8R sont engagés par le Joest Racing.
Celles-ci sont désormais équipées d'un changement de vitesses au volant. Suite au forfait d'Yvan Muller, Didier Theys retrouve une équipe qu'il a déjà fréquentée en 1996.

PANOZ : Rebaptisée "LMP-1 Roadster S" afin de rappeler un modèle de série vendu par Panoz, la révélation des préqualifications a poursuivi sa mise au point au Paul Ricard, où elle a effectué plus de 20 heures d'essais avant de claquer un joint de culasse. Les modifications ont porté sur des détails aérodynamiques et sur le refroidissement. Le V8 Ford n'est plus préparé par Roush comme les années précédentes mais par Robert Yates, l'un des grands spécialistes du Nascar. Ce moteur développe quelque 600 ch !.

COURAGE : La Courage-Nissan C52 portant le n° 13 est confiée à trois pilotes italiens déjà vus en F1. Ils sont suivis de près par Mario Crugnola, dont le team R.C. Motorsport a des projets américains avec Courage. La Courage C50 aux couleurs de la Ville du Mans et d'Eléphant Bleu est équipée d'un moteur Porsche 962 préparé chez Joest. Cette voiture est engagée par Henri Pescarolo, pour sa 33ème participation. Elle est préparée par le Promotion Racing Team de Daniel Vergnes, une équipe mancelle ayant déjà préparé les Courage de Terada et de la Filière en 1998. Depuis les préqualifications, cette Courage-Porsche a troqué ses amortisseurs Koni pour des Dynamic, marque qui équipe aussi les autres Courage et les Nissan. Si les Courage officielles roulent en Bridgestone (comme les Nissan), celle de Pescarolo est chaussée par Pirelli.

NISSAN : La N° 21 est en fait une Courage C52 identique à la N° 13, à quelques détails près (notamment les prises d'air sur le capot arrière). Yves Courage veille directement sur cette voiture avec l'aide de motoristes japonais. Les deux Nissan R391 conçues par Nismo sont totalement différentes de la N° 21 puisqu'elles sont propulsées par un V8 atmosphérique de 5 litres, alors que les Courage ont récupéré le 3,5 litres turbo des R390 GT1 de 1998.

LOLA : C'est le grand retour du constructeur anglais, qu'on n'avait plus vu au Mans depuis 1992. La B98/10 a été conçue par une équipe de designers emmenée par Frank Dernie.
Celle du team Dams est équipée d'un moteur V10 Judd 4 litres contrairement aux voitures de Kremer et Konrad, qui ont choisi un V8 Ford 6 litres. Le moteur de Kremer est préparé par Jack Roush, celui de Konrad provenant de chez Panoz. La Kremer est le seul Prototype équipé de freins acier.

FERRARI : L'unique Ferrari engagée est un châssis neuf, munie de la carrosserie longue queue dessinée par le team Jabouille-Bouresche. Des essais au Paul Ricard ont permis de progresser dans les réglages de tenue de route.

RILEY & SCOTT EUROPE : Importateur Riley & Scott pour l'Europe, Philippe Gache engage cette fois deux voitures. Il partage la sienne avec le Sud-Africain Gary Formato et avec Olivier Thévenin. Les moteurs V8 Ford de 6 litres sont préparés à Aix-en-Provence par Solution F. Thierry Lecourt officie comme team­manager, l'aspect technique étant chapeauté par Hugues Lardy, qui travaille habituellement chez ROC.

AUTOEXE : Portant le nom de la société de tuning de Yojiro Terada, cette "Autoexe" ne diffère en rien des Riley & Scott engagées par Philippe Gache. Cette voiture a été préparée, comme la Courage de Pescarolo, dans les ateliers manceaux de Promotion Racing Team. Trois mécaniciens américains renforcent l'équipe dirigée par Kelly Arrison. Le moteur Ford est préparé chez Solution F.


LM GTP

Assimilées aux Prototypes, les LM GTP sont les anciennes GT1. Rappelons que ces voitures ne peuvent plus bénéficier des aides au pilotage, tel que l'ABS et l'antipatinage. Leur réservoir et leur poids minimum est désormais commun avec les LMP (90 litres et 900 kg).

TOYOTA : Le Toyota Team Europe n'a pas lésiné sur les essais pour s'assurer la victoire. Depuis les préqualifications, quelque 15000 km ont été effectués sur différents circuits, notamment le Paul Ricard et Spa.
Pas de modification notoire sur les Toyota mais plutôt des confirmations. Depuis 1998, I'amélioration la plus spectaculaire concerne l'apparition du changement de vitesses au volant, comme sur les Mercedes et les Audi / Joest.

MERCEDES : Jamais sans doute un constructeur n'avait effectué autant d'essais pour préparer Le Mans. Il est vrai qu'après l'échec de 1998, Mercedes est avide de revanche.
Bien que d'apparence semblable, la CLR est très différente de la CLK-LM de l'an passé. Elle a beaucoup gagné en finesse. Son moteur reste un V8 atmosphérique issu d'un bloc de série. L'espoir britannique Darren Turner fait office de pilote réserviste.

AUDI : Conçues par Tony Southgate, les Audi R8C sont engagées par Audi U.K.. Issue du BTCC, cette équipe est dirigée par Richard Lloyd, dont c'est le retour au Mans après une longue absence. Les derniers essais effectués au Paul Ricard ont permis à la R8C de gagner 5 secondes au tour.
Rappelons que le moteur, la boite et les suspensions arrière sont communs aux deux Audi. A noter que la voiture d'Andy Wallace est suivie par Eddie Hinckley, l'ingénieur qui avait mené la Jaguar d'Andy à la victoire en 1988.
 

LM GTS

CHRYSLER : Les trois voitures engagées par Oreca sont les seules à bénéficier de freins en carbone.
Celle engagée sous le nom de Cica est un modèle 98 avec freins acier : cette voiture a été préparée au Mans par le Graff Racing.
Les voitures engagées par le Chamberlain Motorsport (nouvelle appellation du team) sont des modèles 99 construits par Oreca. Elles sont donc identiques aux voitures d'usine, à quelques détails près, notamment les freins qui sont en acier.
Basé près de Caen, le Paul Belmondo Racing débute au Mans. La N° 54 est un modèle 99 construit par Oreca : sur cette voiture, Paul Belmondo est secondé par le jeune pilote de Formule 3 Tiago Monteiro, qui n'a aucun lien de parenté avec Manuel et Michel. Sur la N° 55 emmenée par Emmanuel Clérico, on retrouve Jean-Claude Lagniez et Guy Martinolle, vainqueurs du GT2 en 1997. Cette voiture a reçu un nouveau châssis suite à son accident des préqualifications. Les moteurs du Belmondo Racing sont préparés par Heini Mader alors que ceux d'Oreca et de Chamberlain proviennent de chez Caldwell.

PORSCHE : Pour sa 22ème participation, Pierre Yver retrouve Jean-Luc Chereau et Patrice Goueslard, sur une voiture suivie de près par Jack Leconte. Le moteur de la Porsche-Chereau est un 3,8 litres, contrairement à l'autre Porsche préparée par Larbre Compétition, qui dispose d'un 3,6 litres, également en provenance de l'usine.
Aux côtés de Jarier et De Thoisy, saluons les débuts de Sébastien Bourdais, fils de Patrick et vainqueur des 24 heures du Mans Karting il y a seulement deux ans.
Le moteur 3,6 L d'Estoril Racing est également préparé par l'usine alors que Freisinger prépare lui même ses 3,6 L et que Roock et Konrad ont confié leur 3,8 L à Thielert, qui leur fournit aussi la gestion électronique.
 

LM GT

PORSCHE : Les deux 911 GT3 (type 996) engagées par Champion et Manthey sont en fait des voitures d'usine, techniquement suivies par Roland Kussmaul. Leur moteur 3,6 litres atmosphérique issu du bloc GT1 est refroidi par eau et possède 4 soupapes par cylindre. Les pneus sont des Pirelli.
Ces voitures sont dépourvues d'ABS, cet élément étant interdit en LM GT.
Bob Wollek est au volant de l'une d'elles, pour sa 29ème participation : "je suis content d'être là, sinon je ne serais pas venu", a commenté Bob, venu à vélo... depuis Brest !.
Les deux autres Porsche sont des 911 RSR (type 993), dont le moteur 3,8 litres est identique à celui qui équipait les Carrera RSR dans les années 93/94.
Elles sont données pour 360 ch contre 420 ch aux 911 GT3. Ces deux 911 RSR sont engagées par Perspective Racing (la nouvelle équipe de Thierry Perrier) et par Gérard McQuillan, un Britannique déjà vu au Mans en 1995 avec cette même voiture... qui était alors en version GT2 !.