Communiqué n°2

1ère séance d'essais

Brundle et Beretta en vedette, les records tombent !

Certes, il reste, ce soir, une seconde session qui pourrait changer les données du problème, pour peu que dame météo tienne ses promesses matinales. Bien sûr, une "pole position" sur la grille de départ des 24 Heures du Mans ne préjuge en rien de la suite des événements, et moins encore de l'issue d'une course dans laquelle tout est possible. A tout le moins envisageable et, le cas échéant, inimaginable !.
Mais tant au plan psychologique que médiatiquement profitable, les exploits réalisés mercredi soir, lors de cette première séance d'essais officielle, par deux pilotes déterminés à faire d'entrée parler la poudre ont déjà marqué les esprits ... Dès les premières minutes de la session d'ouverture -entre 19 et 21 heures- c'est ce "vieux renard" de Martin Brundle qui installait la Toyota GT-One N°28 aux avant-postes, en 3'46"514, avant de signer, dans la foulée, 3'44"928. La première concurrente a répliqué est alors la Mercedes N°36, mais elle pointe à deux bonnes secondes de la voiture japonaise, alors que la LMP1 de pointe s'appelle BMW, grâce à la N°1 conduite par Tom Kristensen, installée en troisième position.

Les GT1 intouchables

Si l'on s'imagine un instant que les protos de pointe vont se mêler à la lutte pour les premières places, l'illusion est de courte durée : alors que la Porsche-Haberthur N°67 (Neugarten-Lagniez-Smadja), est stoppée suite à de graves ennuis de boîte de vitesses, Brundle poursuit imperturbablement son festival. A 19h30, le voici en 3'41"956, soit à un souffle de la "pole" réalisée en 1997 par la TWR-Porsche de Michele Alboreto !. Chez Porsche, on a envoyé Alan McNish, auteur du meilleur chrono des essais pré qualificatifs du mois de mai (3'37"687), l'assaut de la forteresse Brundle-Toyota. Les conditions atmosphériques sont idéales, avec un beau temps assurant une piste sèche, et une fraîcheur qui permet aux mécaniques de respirer à l'aise. McNish s'empare de la seconde place, mais à plus d'une seconde de la Toyota, alors que l'on pointe ensuite la première Mercedes, la N°36 de Gounon-Bouchut-Zonta. En LMP1, la BMW N°1 occupe toujours la tête mais ne paraît pas davantage en mesure que ses soeurs de la catégorie d'inquiéter les GT1. La Porsche-Joest N°8 (Raphanel-Murry-Weaver) est d'ailleurs signalée en panne de boîte dans la courbe des Hunaudières.
En GT2, les Chrysler Viper, emmenées par la N°51 de Beretta-Lamy-Archer, confirment le pronostic, même si la Porsche 911 de Jarier-Donovan-Rosenblad fait de la résistance.
Tandis que les protos BMW régressent au classement provisoire, au fur et à mesure que les GT1 de pointe affirment leurs ambitions et que le combat des chefs (Toyota-Porsche-Mercedes) se précise, les trois Nissan R390GT1 se montrent d'une grande discrétion, à telle enseigne qu'on se pose bientôt la question de savoir si elles ne cachent pas un tantinet leur jeu !.

Une GT2 sous les 4 minutes !

Peu avant 20 heures, McNish et la Porsche GT1 N°26 parviennent à s'imposer en haut de la première fiche de classement (3'40"843), tandis que Boutsen dépossède Brundle de la seconde position, conduisant la formation serrée des trois Toyota. Alboreto, 6ème, impose la Porsche-Joest N°7 à la BMW N°1 en LMP1 (la meilleure Ferrari, la N°5 du team JB-Giesse, pointe en 13ème position), et si la Viper-Oreca N°51 est toujours devant en GT2, la Porsche N°60 de l'équipe Chereau-Larbre Compétition fait la nique aux autres V10 américaines. La Porsche-Joest N°8 est à son stand, en proie à de sérieux problèmes avec sa boîte séquentielle.
Entre 20 heures et 21 heures, les événements se précisent: si la Toyota N°27 (Katayama-Suzuki-Tsuchiya) prend brièvement le commandement pour 4/10ème de mieux; si en GT2, trois Viper sont au commandement et si, dans le camp des LMP1, la BMW N°2 de Martini-Winkelhock-Cecotto relaie la N°1 à la poursuite de la Porsche-Joest; la Nissan N°32 entre discrètement dans le "top 10". Le film s'accélère dans le dernier quart d'heure de cette première demi-séance: Brundle reprend le leadership (3'37"404) et voici la Mercedes N°35 conduite par Bernard Schneider deuxième, à plus de deux secondes, il est vrai … Il est clair que les belles allemandes ont décidé de frapper un grand coup, montant les pneus adéquats à quelques minutes de la pause pour s'en aller chercher la japonaise ! Bouchut, sur la N°36, signe 3'38"423. Bien mais insuffisant pour détrôner "King Brundle", alors que Alzen, pour Porsche, tente une opération similaire et s'intercale en troisième position. David Brabham installe la première Panoz à la neuvième place, joli coup, mais l'exploit de ces ultimes minutes est dû à Olivier Beretta qui est le premier pilote à descendre, au Mans, sous les 4 minutes aux commandes d'une GT2 : la Viper-Oreca N°51 est en 3'59"951 !.

Hélary: "les 3'35" sont à notre portée"

Mais la chute des records n'est pas terminée ... Dès la reprise des hostilités, profitant de la bonne fraîcheur favorable à son moteur turbocompressé et du faible trafic, l'incontournable Martin Brundle réalise un temps-canon: 3'36"552, record de 1997 et des préqualifications effacés ! Personne ne tentera de faire mieux et les hauts faits des deux heures et demi qui s'égrènent lentement seront bien peu nombreux. Chez les LMP1, la BMW N°1 a pris le relais de la N°2 à la (vaine) poursuite de la Porsche-Joest N°7. Quant à la N°8, boîte réparée, elle reprend la piste vers minuit et aligne quelques tours rapides, comme la Porsche 911-GT2 Haberthur N°67, dont la boîte a également retrouvé son efficacité. Dans la catégorie, si les Chrysler ont poursuivi leur festival, c'est la 911-Larbre de Goueslard-Chereau-Yver qui est la meilleure Porsche alors qu'en GT1, la Panoz N°45 de Brabham-Wallace-Davies a encore progressé et se classe 8ème, tant au "général" que dans la catégorie. En LMP1, nette progression de la Courage à moteur Nissan N°13 que Cottaz classe juste derrière la Joest N°7 et les deux BMW.
Le mot de la fin Eric Hélary, équipier de Brundle sur la voiture reine du moment: "Martin a vraiment réalisé un très beau chrono, et j'espère bien que nous occuperons définitivement la "pole" demain soir, car les 3'35" sont à notre portée ! La fiabilité pour la course ? Là, on peut évidemment poser un point d'interrogation, car l'auto est ici pour la première fois. Mais elle s'avère rapide et remarquablement construite, je vous l'assure.